La confiance au cœur de la reprise

La crise de la Covid-19 et le risque de non-respect des délais de paiement associé ont mis les entreprises sous pression, les obligeant à trouver des alternatives pour optimiser leur trésorerie ou limiter les risques souvent pour elles-mêmes, mais aussi parfois pour leurs partenaires directs.

Le remboursement des PGE décalé, la gestion des impayés, les relations commerciales, la confiance dans le crédit inter-entreprises… Comment dans un tel contexte et avec des perspectives de reprise nos entreprises peuvent-elles envisager une projection fiable ?

La trésorerie des entreprises au cœur des préoccupations

Depuis plus d’un an, les entreprises sont confrontées à un double enjeu : celui de préserver leur chiffre d’affaires tout en anticipant les risques liés aux retards de paiement. Beaucoup ont dû concéder des conditions de paiement plus défavorables pour sécuriser leur crédit et maintenir la relation commerciale avec des clients en difficulté. 42% des entreprises françaises [1] ont en effet déclaré avoir été contraintes de rallonger leurs délais de paiement client pour éviter un risque de faillite. Cette adaptation, bien que parfois forcée, constitue aussi une preuve de responsabilité collective dans la chaîne de paiement face à une crise inattendue globale et longue. Pour sécuriser leur trésorerie, certaines se sont tournées vers le dispositif des Prêts Garantis par l’Etat (PGE). Au total, 630 000 entreprises ont bénéficié de 130 milliards d'euros distribués par les banques françaises. Ces aides gouvernementales ont permis à une partie des entreprises de préserver leur trésorerie, mais pour combien de temps ? 

La France débute seulement la phase de reprise dans certains secteurs, le gouvernement a accordé une possibilité de décaler le remboursement des PGE d’avril 2020 à janvier 2022 permettant ainsi de stabiliser leur situation financière. Les faillites ont reculé de près de 37% en 2020 : une situation qui risque d’évoluer lors de l’arrêt des aides et des périodes de restrictions.

Des impacts variables selon la taille ou les secteurs d’activité 

Une réelle disparité s’est fait ressentir selon les secteurs et les tailles d’entreprises. Les PME ont été généralement plus touchées que la plupart des grands groupes du fait de leur plus faible niveau de trésorerie et de flux moins réguliers. Ces dernières ont été les plus contraintes à se concentrer sur la réorganisation de leur activité. Des plans de restructuration déjà initiés avant la Covid sont toujours en cours, et de plus en plus de fusion/acquisition se confirment. Certaines PME mettent en place des processus d’optimisation des ressources avec la création de centres de services mutualisés voire des Plans de Sauvegarde de l’Emploi. Paradoxalement, certains secteurs impactés par la crise comme le BTP, le sport, ou la restauration ont généré un volume moins important d’activité et par conséquent enregistré moins d’impayés durant les confinements. C’est le cas par exemple du BTP qui après avoir été à l’arrêt sur la première partie de 2020, a été parmi les premiers secteurs d’activité à reprendre, enregistrant moins de ventes et donc moins de sinistres et de contentieux. 

A l’inverse, la situation se complique du côté d’autres secteurs qui se retrouvent aujourd’hui confrontés à devoir gérer de nombreux impayés comme dans les transports, l’hôtellerie, la restauration, la communication ou l’enseignement…

Dans cette crise économique, les délais de paiement et les impayés ont un véritable impact. Plus de la moitié [2] des entreprises françaises ont déclaré que les difficultés de retards de paiement et le niveau de créances irrécouvrables ont freiné leurs objectifs de croissance, et considèrent que le risque de récession n’est pas le seul défi majeur à venir. Dans une période de reprise, le besoin en fonds de roulement est clé et c’est en plein redémarrage que la trésorerie joue tout son rôle contribuant aux investissements, recrutements ou achats. Durant cette période, les entreprises ont augmenté de 30% [3], leur volonté de faire appel à des sociétés de recouvrement en marque blanche pour toute la gestion de leur médiation financière dans un objectif conjoint de recouvrement et de préservation de leurs relations commerciales.

La confiance : ingrédient majeur de reprise durable.

Ces dix-huit derniers mois d’une crise globale ont néanmoins confirmé le rôle capital de la confiance dans les affaires et de la responsabilité de chaque acteur dans les échanges économiques. Les entreprises ont pu adapter leurs conditions de règlement aux besoins de leur écosystème et contribuer par une attitude vertueuse et responsable à maintenir la trésorerie de leurs partenaires économiques. La confiance résulte à la fois de la performance et d’une intention positive. Ces deux ingrédients sont nécessaires en période de reprise pour construire nos échanges économiques sur le long terme. 

[1] Cf. European payment report 2020 : France, Intrum, 1er semestre 2020 et European payment report 2020 : Livre-blanc edition spéciale Covid, Intrum, 1er semestre 2020.

[2] Cf. European payment report 2020 : France, Intrum, 1er semestre 2020 et European payment report 2020 : Livre-blanc edition spéciale Covid, Intrum, 1er semestre 2020.

[3] Donnée Intrum obtenue sur la base clients